ATELIER D’ÉCRITURE

Les 5 à 7 de “Jazz en mots”

Atelier d’écriture animé par Laurent Brun, qui écrit pour le webzine de Jazz Rhône-Alpes.
On peut, en bon mélomane, se contenter d’écouter et de vivre le jazz en live. On peut aussi tenter de traduire tout cela en mots. Non pas pour en faire une analyse, mais plutôt proposer sa propre interprétation, à partir de son ressenti, sous la forme du sensible et du poétique. Écrire sur la musique pour rendre compte d’un trouble.

C’est à ce jeu-là que convie l’atelier d’écriture. Pas besoin d’être écrivain ou érudit du jazz pour écrire. Il suffit de tendre l’oreille et par le truchement de quelques consignes ludiques, bâtir un ou plusieurs écrits (écrire, réécrire) autour d’un concert entendu à Parfum de Jazz, ou à partir d’une musique passée pendant l’atelier et choisie parmi celles jouées par les artistes invitées au festival. Cela peut prendre la forme d’un poème, d’un article de journal, d’un écrit argumenté, d’une fiction, chacun choisit ,sur le moment. Ce n’est pas un cours didactique d’écriture, pas de savoir-écrire prodigués, pas de modèles donnés. L’atelier est un jeu sur la langue, en impro, individuel mais aussi avec sa part collective, pour un rendu personnel chacun repartant avec son ou ses textes) 

Pensez à venir avec papier et stylo

Au choix : Jeudi 17 et/ou vendredi 18 août de 17h à 19h

Buis-les-Baronnies – Cloître des Dominicains

Salle de Justice de paix

Quand ils entendaient un solo particulièrement réussi, les jazzmen disaient naguère « qu’il raconte une histoire » (it tells a story). C’est ce passage souvent obscur, poétique ou critique, inconscient ou rationnel, des notes aux mots que Parfum de Jazz vous invite, pour la seconde fois cette année, à explorer à travers des ateliers d’écriture animés par Laurent BRUN. On y découvrira que l’écoute du jazz peut à son tour se faire créatrice et révéler sur soi-même, tout comme une belle improvisation, l’inattendu. 

Laurent BRUN
Mardi 16 août mercredi 17 août de 9h30 à 11h30
Laurent écrit pour le webzine jazz.rhone.alpes.com. Il est lauréat cette année du concours de nouvelles « jazz en mots ». Les ateliers d’écriture sont pour lui un prolongement de ce qui se joue sur scène : connivence, improvisation, créativité.

Accès libre dans la limite des places disponibles.
Salle de Justice de paix, Cloître des Dominicains – Buis-les-Baronnies.
Merci de venir avec papier, crayons et stylos.

Quelques productions ÉCRITES LORS DE L'atelier

À partir d’une écoute de Yep et la Luna, d’Antiloops

“Au milieu, des virages tout en improvisation se construisent, une danse se dessine dans l’étrange complicité de réponses, comme les battements de cœur infinis d’une intensité continue. Etrange complicité.
Invitation au voyage, étrangeté des lieux d’univers crépusculaires, sombres, fragiles, envoûtants. Irruption fulgurante d’un souffle persistant, simplement interrompu par l’élévation d’un son aérien devenu universel, imprégnant le plus profond de notre être comme le bercement tout en légèreté d’une notoriété partagée.
Etrange complicité.”

Simone

“Les compositions d’Antiloops donnent à respirer l’air de ces voyages où l’esprit étrange de certains lieux évoquent le bonheur de ces rencontres marquantes, loin de la vie ordinaire et du chaos urbain.
Une invitation au voyage, à l’évasion, rythmée par le souffle exotique de la flûte et le rythme sauvage des percussions.
L’une des singularités des solistes est de ne pas donner dans les traits de virtuosité, jeu de notes, mais surtout des couleurs.
Une étrange complicité se noue entre les musiciens, vers un ailleurs, une fusion dans l’aire de la scène, à la découverte d’une ile nouvelle, au cours d’un périple extraordinaire.”

Alain

“Lâcher la presse
Elle marchera sur
Le chaos urbain
L’œil luisant derrière son masque
Elle respirera l’air de la scène
Y verra un chignon désespéré
Une tragédie grecque
Bruitiste, à l’angle paresseux
Un théâtre de la cassure
Elle perdra la face à force
D’alourdir les chaines
Le chignon nous adresse
Ses clins d’œil amusés

L’esprit étrange de certains lieux nous ramène à la scène

Ethique et tocs
Uppercut extatique
L’ex a ses tocs
L’ex ascétique
Tragédie grecque chignon désespéré
Chacun se scrute et en sort rincé
Ethique et tocs
Uppercut extatique
L’ex a ses tocs
L’ex ascétique
Le chignon adresse ses clins d’œil amusés
Et marchera jusqu’à l’angle acéré de la cassure
Respirer Respirer Lâcher Lâcher”

Laurent

“Check !
Accolade harmonieuse
Débattre en tension
Des tics de l’ex
Tipex et estocade
Emoticons (eh mon p’tit con !)
Toucher l’exotique
D’un uppercut extatique
Flotter tout en rondeur
Respiration en équilibre
Complicité extatique
Yep
Tu me tiques-tâcles
En équilibre
C’est la gagne

chacun se scrute, on le voit bien aux petits sourires en coin
L’orchestre s’installe, on se jauge
Une telle a mis les paillettes
Pour montrer sa fortune
Bercement d’une notoriété naissante
Instagrammeuse à followers
Acheminés en circuit court
L’autre n’a pas hésité
Faut bien fêter la canicule
A accorder tongs et smoking
Pour mieux toucher à l’exotique
Des petits fours papaye-jambon
Et des olives du voisin
Acheminées en circuit court
Les balances sont terminées
La flutiste s’avance, respire
S’élève un chant de yodles pygmées
Propulsé par une walking bass du feu de dieu
Ça résonne, l’harmonie s’emballe
Les notes se faufilent dans le labyrinthe
Acheminées en circuit court
On peut sortir rincé même par temps sec
D’une relation triturant l’attente
Tu me tiques-tâcles
Et m’emprisonne
La musique me libère
Tu me rattrapes de tes baisers
Acheminés en circuit court

Danièle
À partir d’une écoute de alabama, de lakecia benjamin

“Musique sauvage. Lointaine et proche
Mystérieux bouillonnement qui martèle et sculpte l’espace
Le doute s’installe, comme une dévote obstinée
Et s’égrènent les voyages de quelques notes envoûtées du piano
Le saxophone de Lakecia tord Miles et Coltrane tout à la fois
Sans pitié, et mord la frite tant convoitée du blues

Mystérieux bouillonnement qui sculpte l’espace
Le flux se fait danse
Un cri qui claque, puis ça tourne ça cogne, ça percute, ça rebondit,
Ça, ça, ça.. ça t’emporte dans le flot
Redis-moi l’air qui roule au fond de ta gorge ?
Se laisser engloutir comme ces hérissons à semelles de marbre
Puis retrouver son souffle !
Sur ta peau en avalanche, les notes envoûtées du piano
Et ça recommence : un cri qui claque, ça cogne, ça percute, ça rebondit… ça ça çA !
Le saxophone de Lakecia mord Miles et Coltrane, tout à la fois
Sans pitié
S’appliquer brouille la nuance
Qu’ont-ils fait pour soulager la peine du papillon ?”

Florence

“L’unicité du mélange Ping-Pong
Vise à l’harmonie dans la révolte
Rêverie d’un souffle court, écoute…
Vent au large, percussion des vagues
Profondeur du fleuve
Rythme infini pour une
Emotion intense… Sérénité
Ressentie dans le volume. Trac !
Respect dans ce voyage !

Un cri qui claque, rythme, rythme,
De petits soins en petits sous, Ping-Pong
Martèle l’espace… Percussion, percussion
Je porte au cœur de mon tourbillon
Tour-bil-lon
Une émotion intense… Sérénité !
Lie-moi de tes vastes bras, écoute…
Contre le vent, rythme infini
Egrène des voyages, voyages, voyages
Egrène”

Sylvie

“Entends-tu ce cri ? cette scansion ?
Cette tension qui vient des Rocheuses ?
ce bourdon en cascade
la peine des papillons
extirpés d’Afrique
le tonnerre de feu
le rebond de la pensée
la puissance de la suspension
agrippée à ta peau
en avalanche
le fleuve roux emporte avec lui le sacré
le renard sonne l’alarme
et retourne en son terrier
avec le bijou dérobé

Peut-il y avoir
Une harmonie dans la révolte
Le renard sonne l’alarme
Au creux des arbres morts
Quel est ce cri
Cette tension qui vient de partout
Ces voix qui s’élèvent
Des Rocheuses à l’Afrique
Partout tonnerres de feu
Partout fleuves qui emportent
Le sacré
Déversant argiles bitumeuses et
Quel est ce bourdonnement en cascade
Quel bijou a été dérobé
Partout la puissance suspensive
Qui interroge la fin
De la race humaine rongée de macules
Comment atteindre l’unicité dans le mélange
Quand tout converge vers la mort
Entends-tu ce cri
Cette scansion
Qui vient des Rocheuses
Ce rebond de la pensée
La puissance de la suspension
Agrippée au chant de son saxophone
Son chant humanise la mort”

Laurent