CINÉ JAZZ
L’histoire méconnue des femmes dans la musique de jazz mérite d’être découverte, redécouverte et transmise.
Depuis la fin des années trente jusqu’à nos jours leurs talents d’instrumentistes, de chanteuses et de danseuses se sont exprimés en luttant pour faire leur place et être reconnues.
BUIS-LES-BARONNIES, CINÉMA LE REG’ART, LES 17, 18 ET 19 août 2022 séances à 9H30 et 15H
Un programme construit sous l’égide de Jean-Paul Boutellier, fondateur de Jazz à Vienne, et de Pierre-Henri Ardonceau, membre de l’Académie du jazz et de la rédaction de Jazz Magazine, en partenariat avec le cinéma le Reg’Art de Buis-les-Baronnies.
Les conférences et projections seront suivies d’échanges avec les participants, animés par Anne Legrand, docteure en histoire de la musique et musicologie, spécialiste de l’histoire du jazz.
Mercredi 17 août à 15h
« JAZZ ET DANSE »
Vidéo-conférence de Pierre-Henri Ardonceau.
Dans les années 30 et 40, le jazz « swing » est très populaire. Il a inspiré de prestigieux danseurs à claquettes (comme les Nicholas Brothers et Fred Astaire, maîtres du « tap dance ») ainsi que de très spectaculaires styles de danse comme le « Lindy Hop » ou le « Jitterbug » (devenus après la guerre la danse dite « bop » ou rock acrobatique).
De nombreuses danseuses ont joué un rôle fondamental dans le «couple jazz et danse ».Tout particulièrement l’extraordinaire Norma Miller.
Le cinéma américain a intégré dans plusieurs films de ces années-là des séquences ultra-spectaculaires qui seront présentées dans cette conférence de 80 minutes.
Jeudi 18 août à 9h30
« Les ELLES du jazz »
Projection du documentaire de Mélanie Golin et Frank Cassenti (2010).
Invitée : Mélanie Golin, réalisatrice
Si le jazz a joué un rôle non négligeable dans la lutte contre les discriminations raciales et sociales, les femmes ont continué à n’y occuper que des places modestes. Présentes dans les orchestres dès le début du 20ème siècle, elles y ont été le plus souvent cantonnées dans des rôles spécifiques de chanteuses ou conduites à ne jouer que des instruments considérés comme « féminins » (piano, flûte, harpe).
La situation a évolué depuis une vingtaine d’années avec des artistes telles que la batteuse Anne Pacéo, la trompettiste Airelle Besson, les pianistes Carine Bonnefoy et Sophie Domancich, ou encore la saxophoniste Géraldine Laurent.
Dans ce documentaire, ces musiciennes nous livrent leur univers musical et s’expriment sur leur place dans le jazz d’aujourd’hui. Elles témoignent de leurs parcours et de leur expérience des préjugés de genre dans leur milieu.
« La question des femmes dans le jazz fait partie des fausses questions qui agitent ce petit monde. Elle permet à toutes sortes de machos, depuis l’apparition des musiciennes à tous les postes de l’orchestre, de se révéler comme très partisans de la chose » a écrit Francis Marmande.
Vraie ou fausse question ? A débattre !
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Jeudi 18 août à 15h
«STORMY WEATHER »
Projection du chef d’œuvre de la comédie musicale.
Stormy Weather (titre français : Symphonie magique) est un film réalisé en 1943 par Andrew Stone, avec une pléiade des meilleurs jazzmen et jazzwomen et danseurs afro-américains.
Avec le film de Vicente MINNELLI, Cabin in the Sky, Stormy Weather est certainement la meilleure comédie musicale que le cinéma US ait produite, tant les qualités chorégraphiques et musicales sont enthousiasmantes.
Le film retrace, à travers la vie d’un célèbre danseur (Bill Robinson) l’histoire du jazz et des danses afro-américaines, depuis le cake walk jusqu’au lindy hop, avec des chorégraphies signées Katherine Dunham, la danseuse qui a révolutionné la danse moderne (et qui a formé notamment Alvin AILEY).
La distribution est remarquable avec, autour de Bill Robinson, les chanteuses Lena Horne et Ada Brown, les numéros musicaux étant dus à rien moins que Fats Waller et Cab Calloway. Quant aux démonstrations de danse des Nicholas Brothers, de Bill Robinson ou de la compagnie Katherine Dunham, elles sont irrésistibles. Ce film est le chef d’oeuvre absolu du réalisateur Andrew Stone, dont le début de carrière s’est constitué dans la comédie musicale, avant de se spécialiser, à partir des années 50 dans le film noir, le thriller et les films d’aventures..
Présenté par Jean-Paul Boutellier, qui animera également la discussion.
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Vendredi 19 août à 9H30
« VALSE POUR MONICA » (« Waltz for Monica ») de Per Fly (2013)
Ce film raconte la vie d’une actrice et chanteuse suédoise : Monica Zetterlund (1935-2005), qui tente sa chance aux Etats-Unis. Son parcours ne sera pas simple pour parvenir au panthéon du jazz, mais un jour sa route croisera celle de Bill Evans qui adaptera pour elle son immense succès « Waltz for Debby ». Elle rencontrera aux States de nombreux grands du jazz. Cette plongée dans les années 60 nous montre le chemin parcouru par les femmes en Europe et les noirs aux Etats-Unis, mais aussi l’apparition du « show biz », de la culture de masse, de la libération des mœurs.
Tout cela sans jamais perdre l’essentiel : le parcours d’une femme déterminée, passionnée. Et le paradoxe de la célébrité qui empêche de vivre une vie simplement heureuse.
Présenté par Jean-Paul Boutellier et Pierre-Henri Ardonceau
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Vendredi 19 août à 15h
Le cinéma le Reg’Art invite le réalisateur Frank Cassenti pour présenter son documentaire
« CHANGER LE MONDE » (2020)
La musique peut-elle changer le monde ? Des femmes et des hommes, des artistes de cultures différentes y répondent. Des femmes et des hommes qui ont à cœur le rêve de Martin Luther King « I have a dream ! », le rêve d’un autre monde.
Le film est un voyage musical et initiatique à travers le temps et l’espace, à deux voix, celle de Frank Cassenti le réalisateur et celle du saxophoniste Archie Shepp depuis leur première rencontre au début des années 80.